Pierre Marchand Editeur

Je me souviens de l'annonce de l'arrivée de Pierre Marchand chez Hachette, ça n'a laissé personne indifférent. Sa réputation, sa personnalité hors du commun...son talent était connu par tous. Nous étions impressionnés. Ma direction étant vacante, j'ai travaillé en direct avec lui, et les réunions éditoriale du vendredi juste après le déjeuner me restent toutes en mémoire... grands moments hauts en couleur. J'y ai appris beaucoup. Souvent j'y repense.
Pierre a fait les livres qu'il aurait voulu pour lui. La dimension internationale, la qualité de l'illustration mais aussi du contenu sont ses marques de fabrique.  Il a prouvé qu'il était possible de faire des livres grands publics de qualité.
Je suis honorée de l'avoir rencontré, même si cela a duré peu de temps finalement.
Je me souviens à ses obsèques de ce magnifique duo à l'église Saint-Germain, cornemuse orgue... 10 ans déjà.
Il y a des parcours de vie et des rencontres qui forcent le respect et vous inspirent.
Pierre Marchand m'a touchée professionnellement et personnellement. Sa gueule de Breton me faisait penser à celle de mon père. Ca m'a d'ailleurs beaucoup troublée.

Ci-dessous sa biographie écrite par lui-même.























Né le 17 novembre 1939 à Bouin, petit port au bord de la mer, dans la baie de
 Bourgneuf, aux frontières de la Vendée, dans le marais breton en pays chouan. Très brèves études secondaires au collège Amiral Merveilleux du Vignaux, aux Sables-d'Olonne.
Particularité de ce collège : pas de cour de récréation !
Celle-ci : la plage.
Sur le chemin de la mer : une librairie. Elle existe toujours.
Dans la vitrine : les premiers livres de poche : La Condition Humaine, Le Mur, Thérèse Desqueyroux, La Puissance et la Gloire, Moka, etc.
Découverte tout à la fois de la littérature et du graphisme. Ces couvertures étaient exceptionnelles pour l'époque, je peux encore les dessiner de mémoire.
1955, j'ai 16 ans (faites le calcul, c'est normal !).
Après deux années où je me loue avec mon père (bulletin de salaire « homme plus enfant »), j'entre comme courantin puis mousse aux chantiers maritimes Dubigeon à Nantes.
C'est l'année des grandes grèves et l'apparition de la DS (Citroën).
L'année suivante, j'ai 17 ou 18 ans, je monte à Paris après m'être fâché avec mon père, bien sûr, comme tous les jeunes de cette génération-là. J'entre comme apprenti-typographe à l'imprimerie Blanchard.
Je « passe sur machine », j'imprime pour Gallimard les encarts des livres de la collection « L'air du temps » dirigée par Pierre Lazareff. Titre des ouvrages : La Réalité dépasse la fiction. Il faudra attendre encore quinze ans pour que la fiction devienne réalité et que je fasse imprimer moi-même des livres au nom de Gallimard. Réalisation de mise en pages de journaux, de livres et de pochettes de disques.
1959 : l'Algérie pour 27 mois et 27 jours... sans commentaires, cf. le meilleur livre de Philippe Labro Des feux mal éteints.
1962, retour à Paris. Vendeur d'aspirateurs, magasinier.
Entrée aux éditions Fleurus par la porte des entrepôts à Ivry.
J'emballe les livres et les livres m'emballent. Lente ascension dans la maison, 9 ans pour arriver au comité de direction. Et partir... pour fonder avec Jean-Olivier Héron le mensuel
Voiles et Voiliers, premier journal de mer aujourd'- hui. Forcément difficultés financières et dettes (le dépôt de bilan n'était pas alors un acte de gestion).
Pour les payer, j'entre avec Jean-Olivier chez Gallimard en 1972 avec un projet d'édition accepté auparavant par Nathan et Hachette. S'ensuivent des milliers de livres qui font de Gallimard le numéro 1 français du livre jeunesse.
Puis, pour les adultes, Découvertes Gallimard la plus importante collection de poche illustrée au monde, traduite en 19 langues.
Enfin, les Guides Gallimard qui révolutionnent la présentation des Guides de voyages.
Bien des années plus tard, j'entre chez Hachette pour y honorer un contrat proposé par Bernard de Fallois 27 ans auparavant et que je n'avais pas signé !
J'y suis aujourd'hui directeur de la création et responsable de la branche Hachette Illustrated !

Texte rédigé par Pierre Marchand lui-même, en 2001
Vie de l'édition : hommage à Pierre Marchand.- In : La revue des livres pour enfants, n°205, juin 2002

Gourmandises du voisinage : Sri Lanka (1er épisode)

J'ai le privilège d'avoir des voisines gourmandes et bonnes cuisinières qui connaissent mon goût pour l'ailleurs et la bonne cuisine et de temps en temps une petite main toque à notre fenêtre avec un délicieux tajine algériens ou autres douceurs salées ou sucrées... (merci Ouardia, prochain article :-).
Aujourd'hui ce sont le rice & curry sri lankais de Nilanti, purée de lentilles, soja et sardines... qui sont arrivés pour notre dîner, chanceuses que nous sommes !


Et là ! Magie des souvenirs olfactifs je me suis retrouvée au Sri-Lanka 17 ans en arrière ... vacances merveilleuses sur les pas de ma meilleure amie, impressionnant la puissance de ces souvenirs... 
Le rice & curry sri lankais est différent de celui de l'Inde. Il est constitué de riz et de multitudes de petits plats. C'est une île incroyablement riche en fruits et en légumes. Un vrai paradis pour les gourmands. 
Prochaine étape ... nous cuisinons ensemble et je vous livre les recettes.
Grâce à Nilanti, j'ai appris l'existence d'une petite épicerie sri lankaise juste derrière chez moi... où l'on peut trouver des feuilles de carri entre autres choses.
Bref cuisine du partage, curiosité de l'autre et de sa culture... that's me.


Soufflé au fromage


Savez-vous que le soufflé est un des plats les plus difficiles à photographier pour un photographe culinaire ? Cela peut se comprendre : les réglages lumière, etc., doivent se caler super rapidement avant l'affaissement programmé du plat. Et ce n'est pas plus simple pour la styliste : le soufflé ne se souffle pas toujours exactement comme il est prévu... du coup c'est compliqué de trouver un tandem photographe-styliste enthousiaste à l'idée de shooter 30 ou 50 photos de soufflés à la suite...

N'ayant pas ce genre de contrainte chez moi, j'ai cuisiné hier soir mon must le soufflé au fromage et sa salade verte... un dîner gourmand et très apprécié.
C'est une recette du répertoire, et comme mon propos ici est de recenser les recettes classiques, pour ensuite les réinterpréter à loisir et librement, voici la recette inspirée de celle de Françoise Bernard.

Recette de soufflé au fromage 
Beurre 30 g + 10 g pour le moule, Farine 30 g,  Lait 1/4 litre, Emmental râpé 75 g, 3 œufs, noix de muscade, sel & poivre
  • Faites fondre 10 g de beurre et répartissez le soigneusement au pinceau sur les parois du moule. Placez le moule au réfrigérateur jusqu'à ce que le beurre se fige (Anne-Sophie Pic dans Scook 1 page 88 préconise de renouveler l'opération encore  deux fois avec du beurre clarifié puis de tapisser les parois de chapelure fine).
  • Préchauffez le four à 180° C (Th. 6)
  • Séparez le blanc des jaunes d'œufs.
  • Préparez la sauce Béchamel. Faites fondre à feu doux dans un casserole le beurre. Ajoutez la farine et mélangez avec une cuillère en bois jusqu'à ce que le mélange soit jaune pâle. Versez d'un coup le lait froid, portez à ébullition en tournant. Après épaississement assaisonnez (muscade sel et poivre),  laissez "clapoter" à feu doux 15 min puis hors du feu ajoutez le fromage et les jaunes d'œuf.
  • Montez les blancs en neige (pas nécessaire de les monter très fermement) avec une pincée de sel et incorporez les à la sauce au fromage.
  • Versez la préparation dans le moule à 3/4 de la hauteur au  maximum puis enfournez pour 25 à 30 min.
Rappellez-vous, comme dit Françoise Bernard, que "Un soufflé n'attend pas ! Ce sont les convives qui attendent".

Variantes : ma préférée à la mimolette (Anne-Sophie Pic dans Scook 1  page 86), sinon à toute sorte de fromage ou au saumon, au thon, aux légumes, etc.









Connaissez vous le Plumpy'Nut ® ?


Le  Plumpy'Nut ® est un aliment prêt à consommer, à haute valeur nutritionnelle, pour la réhabilitation nutritionnelle en cas de malnutrition aiguë sévère (commercialisé par Nutriset).

Pourquoi je vous en parle ici sur mon blog d'éditrice culinaire consacré aux livres et à la gastronomie ?
Parce que manger est au cœur de mes préoccupations et que je sais que bien manger n'a pas le même sens partout dans le monde....
Parce que j'ai des centres d'intérêts qui vont au-delà de réussir telle ou telle recette, ou partager avec un chef, ce que j'adore pourtant : il y a aussi ces enfants qui souffrent et qui ont besoin d'aide.


© photo GLA - Dixie Bickel

Juste une petite histoire, la semaine dernière en Haïti 23 enfants ont été retiré, par l'équivalent de l'ADASS en France, d'un orphelinat insalubre et ont atterri à GLA, orphelinat à PétionVille, où le personnel va faire de son mieux pour les soigner, les retaper, les caliner.  Cliquez ici et regardez les photos ou lisez ce témoignage de l'infirmière pédiatrique de l'orphelinat .

Avec mon association aGLAé nous allons essayer de faire un tout petit peu pour ces enfants et faire livrer à l'orphelinat 20 caisses de Plumpy Nut® d'ici fin juin.

Si vous voulez nous aider, Welcome !  Même un petit don,  5 euros, 10 euros, ...
Les dons sont défiscalisables à hauteur de 66 % dans la limite de 20 % du revenu imposable. Remplissez le formulaire sur le site de l'association ici ou envoyez un chèque à :

Association AGLAE, 133, rue de Silly 92100 Boulogne en indiquant bien vos coordonnées nom adresse et adresse mail. 

Merci !

Un grand merci à ceux qui ont relayé ce message : ChefSimon.comCuisine Attitude by Cyril Lignac,  A Chicken in the KitchenChloé Saada et ceux que je n'ai pas encore vus.